L'enquête de police et le plus fin des détectives, en quête de vérité, peuvent échouer, soit en ne trouvant pas, soit en faisant erreur.
La démonstration, pour nécessaires que soient ses conclusions, établit au mieux la validité de sa conclusion, qui n'aura jamais que le statut de vérité formelle, puisque la véracité de la conclusion dépend soit d'hypothèses que l'on ne peut que présupposer vraies, soit de principes dont on aurait l'intuition mais que la raison est impuissante à établir.
La science expérimentale enfin semble se condamner elle-même à (re)chercher inlassablement une vérité qui, comme l'horizon, reculerait à mesure que la connaissance progresse, jouant ainsi le rôle de ce que Kant nomme "idéal régulateur" : un but à poursuivre indiquant la direction dans laquelle cheminer, sans pour autant qu'il soit possible de l'atteindre.
De ce fait, c'est le sens de l'idée même de "progrès scientifique" qui serait alors à réinterroger : que serait le progrès de la connaissance si, cheminant, elle est toujours aussi éloignée de la vérité, but et fin de sa quête ? Ne serait-il pas plus juste de considérer que la science progresse vers plus d'unité ? ou vers plus de précision ?
La question initiale pourrait alors se reformuler en ces termes : à quoi bon vouloir la vérité ?
Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr Télécharger le manuel : https://forge.apps.education.fr/drane-ile-de-france/les-manuels-libres/philosophie-terminale ou directement le fichier ZIP Sous réserve des droits de propriété intellectuelle de tiers, les contenus de ce site sont proposés dans le cadre du droit Français sous licence CC BY-NC-SA 4.0